KÉVIN V. SMITH (né le 23 juin 1984 aux États-Unis) est un artiste queer déconstructionniste français-américain. Smith crée un théâtre de rêves fiévreux qui fracture les textes à travers des perspectives féminines incarnées et des réalités qui se déploient en cascade. Salué comme metteur en scène pour ses choix formels audacieux et sa capacité à réinventer les classiques, son travail a été décrit comme « à la fois hantant, triste et beau » par WTTW. Comme comédien, il est qualifié par Time Out Chicago de « stupéfiant » et par New York Times d’« intrépide », capable de porter sur scène une tension corporelle et émotionnelle d'une intensité quasi insoutenable. Il est quatre fois nominé aux Joseph Jefferson Awards.

  • Kévin V. Smith est un metteur en scène, comédien et auteur dont le travail forge un théâtre de rupture et de révélation – rempli de hantises, de réalités en cascade, d’identités floues et de tentatives extatiques de dépasser sa propre peau. La formation de Smith n’a pas commencé dans un conservatoire, mais entre les murs d’une salle de répétition. À dix-neuf ans, il a rejoint l’ensemble avant-gardiste EgoPo dans la Nouvelle-Orléans d’avant Katrina, s’immergeant dans les traditions de la performance corporelle et étudiant les Viewpoints et Grotowski, aux côtés de sa collaboratrice de longue date Daiva Bhandari. Depuis deux décennies, sa carrière est devenue synonyme d’une force émotionnelle audacieuse et d’une expérimentation formelle visionnaire.

    En tant qu’acteur, Smith est connu pour une tension émotionnelle et physique d’une précision presque insoutenable – maintenant une intensité électrisante à travers silences et longs monologues livrés comme des exorcismes. À vingt et un ans, il joue dans Périclès de Mary Zimmerman (Goodman Theatre, 2006) et perce la même année Off-Broadway avec Les Bonnes X 2 d’EgoPo/Cocteau, un double casting de Genet pour lequel New York Times le qualifie d’« intrépide ». Sa performance dans Our Bad Magnet (Mary-Arrchie, 2008) lui vaut sa première nomination aux Joseph Jefferson Awards. Il est nommé Meilleur Acteur de l’Année par Chicago Stage Review pour Vincent River (Theatre Y, 2011). 

    Il reçoit de nouvelles nominations aux Jeff Awards pour Taste (Red Theater Chicago, 2016) et pour son travail dans le monologue de Maxim Dosko, Radio Culture (TUTA Theatre, 2018), salué par Chicago on the Aisle comme « un tour de force d’une subtilité impeccable ». Autres rôles marquants : Cherrywood (Mary-Arrchie, 2010), mis en scène par le lauréat du Tony Award David Cromer ; le solo de Koltès La Nuit juste avant les forêts (Cie Lake Como, Rome, 2012) ; et la création en langue anglaise des Beaux Jours d’Aranjuez de Peter Handke (Theatre Y, 2015), mise en scène par Zeljko Djukic.

    ​​Le travail de metteur en scène de Smith, marqué par la juxtaposition et la rupture, a été décrit comme étant « à la recherche d’un nouveau paradigme de ce que l’on considère comme un théâtre acceptable aux États-Unis » (Chicago Critic). Il met en scène les textes contre eux-mêmes, créant des mondes parallèles habités par des interprètes femmes et queer, qui reconfigurent les récits canoniques et amplifient ce que le texte ne peut contenir. Ses mises en scène pour Theatre Y incluent Les Exilés de Joyce (2011), Le Malentendu de Camus (2011), Médée d’Euripide (2014) et une adaptation de Juliette d’Andras Visky (2020), qui présente un chœur de mères et de nourrissons sur scène.

    En 2019, Smith cofonde Blue in the Right Way avec Daiva Bhandari. Leur pratique de la dramaturgie collective intègre des artistes visuels et sonores dans un processus créatif partagé, travaillant étroitement avec la scénographe chinoise Tianxuan Chen, la costumière américaine Alaina Moore et le vidéaste colombien Eme Ospina-López, entre autres. Ses mises en scène au sein de cette compagnie incluent : une déconstruction queer et bilingue de la tragédie élisabéthaine de Middleton Women Beware Women (Femmes, méfiez-vous des femmes) (2024), encadrée par deux narratrices transféminines ; ainsi qu’une relecture radicale de la comédie de Broadway des années 50 Le Tendre Piège (2025), conçue comme un rêve fiévreux à la David Lynch, explorant la performance de genre à travers une masculinité érotisée.

    En 2025, Blue in the Right Way établit sa base en France, où Smith continue de développer son travail, approfondissant son exploration de la performance multilingue, de l’espace féminin et de la forme incarnée.